Quelle poisse cette journée !! Pouah... Pluie, vent, éclaircie, averse, éclaircie, etc. On a eu l'impression, et c'est le pire, d'avoir piétiné aujourd'hui, d'avoir roulé 65 kilomètres pour pas grand chose... Ça commençait mal avec une pluie abondante qui nous a réveillée à 05h00. 06h30 ça se calme avec le jour qui se lève, puis rebelote jusqu'à 08h30. On a tourné en rond dans la tente (si tant est que cela est possible...) puis on est parti prendre notre petit déj au bar du village, après avoir acheté des viennoiseries à la boulangerie ambulante juste devant notre spot. Une heure plus tard, on se décide à quitter les lieux, non sans oublier de remercier chaleureusement Mister D. Le temps de pédaler quinze bornes, et une nouvelle averse nous tombe dessus. On se réfugie sous les arbres et ça marche pas trop mal. Nouvelle éclaircie, nouvelle averse, nouveau refuge. Ça a été notre comme ça toute la matinée.
On doit se rendre à Glomel et cette portion de Canal semble au milieu de nulle part : nul village traversé, nulle route coupée... Ça en a quelque chose d'inquiétant. Juste un B-and-B (forcément) pour nous donner quelques informations. Ah oui, c'est par ailleurs le 14 juillet, pas grand monde à pratiquer les sentiers apparemment ce jour là... Peu avant Glomel, on croise, pas fiers, un sanglier et je crève ma chambre à air quelques hectomètres plus loin.
Par rapport à notre planning, on devait arriver à Châteauneuf-du-Faou ce soir, mais on se rend compte que cela ne sera plus possible à cause du temps et de l'état pourri du revêtement. Il est midi et on a fait 20 bornes.
C'est à ce moment là que j'ai eu l'idée qu'il ne fallait pas avoir ! J'ai proposé à Emilie de quitter le canal et rejoindre la route, ce qui nous permettrait d'arriver plus vite à Châteauneuf. Il est 13h30 et nous arrivons à Glomel sous le vent et la pluie. Sur place : rien d'ouvert. On descend jusqu'au camping municipal qui donne sur un lac. Personne à l'accueil, pas de snack, rien, mais au moins c'est ouvert. Un touriste a tellement pris pitié de nous qu'il nous a offert du pain et un morceau de fromage ! Bon. Je googlemape sur mon portable et évalue la distance à 30 bornes avant d'arriver à destination. On décide de repartir, malgré le vent qui redouble de force et l'instabilité du temps.
En remontant sur le village, c'est le comble : à deux pas de là où on est passé une heure avant, il y a un bar et une sandwicherie ouverts ! Pffff.... Enfin, tant mieux, on a fait le plein pour ce soir car on ne sait pas si on trouvera quelque chose, et nous voilà donc à prendre la route.
Sauf que la route ici elle monte...Ça s'appelle les Montagnes Noires, elles sont situées au sud du Canal. Au Nord il a les Monts d'Arrhée, ce qui est guère plus réjouissant...Je m'aperçois au niveau de Plévin qu'il y a en réalité 40 bornes et non 30 (erreur d'addition gloups...). On prend un café dans le bar du village (étrange tenancière qui tient absolument à ce que l'on lui serre la main) pile poil quand une terrible averse se déclenche. On repart à la première éclaircie, on roule quelques kilomètres et v'lan, nouvelle averse, donc nouvelle pause au bar du village de Motreff. Grosse animation autour des tables ! Carhaix n'est pas très loin et le Festival des Vieilles Charrues commence demain. D'ailleurs, tout le monde croit qu'on s'y rend : a-t-on des têtes de festivaliers ? En discutant avec les fêtards, on s'aperçoit que le coup de la route n'était certainement pas une idée intelligente, puisqu'en longeant le canal, on profitait au moins du plat et on était à l'abri du vent. On nous indique donc le chemin pour y redescendre, via Port de Carhaix. Retour à la case départ ma foi... 17h00 : que décide-t-on ? Un cyclo-musicien-itinérant venu de Bordeaux nous informe que la piste est pas terrible mais tant pis on va tenter le coup. On attend sous un arbre que la septième averse finisse de tomber et on décolle.
Ça a a pas duré bien longtemps : une pluie torrentielle et un orage s'abattent violemment pendant dix minutes. L'abri sous les arbres n'y feront rien, on sort de là trempés jusqu'aux os et démotivés. On croise alors sur le chemin un couple qui se baladait à pied si ils ont connaissance d'un gîte dans les environs. Ils nous envoient à un refuge équestre pas loin mais sur place, les proprios nous informe qu'il est complet. Cependant, ils appellent un voisin qui fait chambre d'hôte et qui a de la disponibilité pour une nuit. Alors que l'on s'apprêtait à remonter en selle, le couple de tout à l'heure arrive à notre hauteur en 4x4 pick-up de luxe et se propose de nous y amener. Ah tiens, les nuages s'amoncellent au dessus de nous : quelle aubaine, on fourre vite les vélos et les sacs à l'arrière et en cinq minutes on était arrivé (vu la route, on en aurait eu encore pour une demi-heure en vélo, c'eut été l'horreur je pense...). Quel bonheur d'arriver enfin au gîte, une maison pour nous tous seul, au sec et surtout abrités et un bon lit ! Il n'est que 18h30 mais on a l'impression que la journée a durée des siècles...
La soirée fut tranquille : pendant qu'il continuait de pleuvoir et venter dehors, on a sorti nos sandwiches du midi en se faisant du café, et maté un concert de Kassav' sur Arte.